Platax

Nom :

Platax tahitien (Poule d'eau)
anglais : Orbicular batfish
tahitien : Paraha peue

Nom scientifique :

Platax orbicularis, (Forsskal, 1775) de la famille des éphippidés

Taille :

Le Platax peut atteindre la taille maximale de 50 cm

Historique : des pionniers à nos jours …

Le Platax est un poisson dont l’aquaculture est récente. Cette espèce est élevée à Taiwan et fait également l’objet de petites productions en Thaïlande pour le marché de l’aquariophilie. La bibliographie concernant la biologie et la zootechnie de ce poisson est quasi-inexistante.

Aujourd’hui, Platax orbicularis est l’espèce prioritaire du développement de la pisciculture lagonaire en Polynésie française avec l’émergence d’une filière de production locale à l’horizon 2009. La raréfaction de ce poisson dans les lagons polynésiens et son fort potentiel économique local ont déterminé ce choix.

Une collaboration entre l’Ifremer et le Service de la pêche polynésien a été initiée en 2003 et débouche, en 2007, sur la maîtrise d’une partie du cycle biologique permettant d’envisager les premières productions locales à court terme.

Modes d'élevage et cycle de production

Le Platax est une espèce dont le sexe est différencié à l’entrée en puberté mais pour lequel des cas d’inversions sexuelles (mâle puis femelle) sont connus.

Les pontes naturelles sont obtenues en captivité après une période d’acclimation de quelques mois des animaux sauvages. Les animaux issus d’élevage se reproduisent au cours de la 2ème année à partir d’un poids de 1,5 kg. Dans les conditions de température et de photopériode naturelles polynésiennes, les femelles pondent toute l’année. Les pontes sont successives et atteignent en moyenne 50 000 œufs par kg. La productivité annuelle d’un bassin de géniteurs acclimaté est de 2 millions d’œufs par kg de femelle .

Les œufs d’environ 1,3 mm de diamètre donnent naissance à des larves de 3,7 mm de longueur après 24 heures d’incubation.

Deux à trois jours après l’éclosion les larves sont nourries à base de proies vivantes, d’abord de rotifères Brachionus plicatilis pendant 10 jours et ensuite d'Artemia salina (nauplii et pré-grossis d’un jour). Vers 18 jours les individus métamorphosés de 1,5 cm et 120 mg sont progressivement sevrés sur micro-particules (aliment sec).

La phase de grossissement est ensuite réalisée en cages flottantes. La durée de cette phase est de l’ordre de 12 mois pour atteindre un poids d’environ 900 g.

Évolution de la production

Une étude commerciale menée sur cette espèce à Tahiti en 2005, montre la forte notoriété de ce poisson en Polynésie, notamment dans les communautés d’origine chinoise et polynésienne (Service de la Pêche - Papeete - Le Maréchal B. et Darrasse S., 2005).

Le marché est estimé actuellement à 60 tonnes pour un prix de vente compris entre 1000 et 1500 Fcfp/kg (8 à 12,5 € le kg).

L’évaluation du marché potentiel et du prix de vente doit être réactualisée à l’occasion d’une mise en marché significative envisagée à l’horizon 2009.

Valorisation du produit

Plusieurs poids de vente en frais peuvent être envisagés :

- 500 g qui correspond à la taille portion
- 900 g à 1,5 kg qui permet une transformation en filets (rendement de filetage supérieur à 50 %) et qui correspond également aux modes de préparation culinaire des communautés chinoise et polynésienne.

Le Platax en quelques chiffres

60

le tonnage estimé actuellement pour le marché local polynésien

12

le nombre de mois d'élevage en cage pour obtenir un poisson de 900 g

2007

réalisation de la totalité du cycle biologique en captivité

2009

l'année de construction de l'écloserie polynésienne de production d'alevins de Platax 

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • maîtrise zootechnique du cycle de production avec biosécurisation des géniteurs et de la production de juvéniles
  • croissance rapide
  • taille commerciale et rendement de filetage permettant la transformation
  • sites de qualité pour l’élevage en cages (en Polynésie)
  • marché local existant
  • pré-étude d’écloserie de production réalisée
  • espèce sensible au nodavirus et aux parasites
  • filière professionnelle à créer (en Polynésie)
  • marché local restreint à réévaluer
  • écloserie de production non réalisée