Ombrine ocellée

Nom :

Ombrine ocellée

Nom scientifique :

Sciaenops ocellatus - Originaire de la côte Est des USA et du golfe du Mexique, ce sciaenidé fait partie de la même famille que le maigre d'Europe. Un autre nom officiel, peu utilisé, est tambour rouge. Ce poisson est appelé loup des Caraïbes aux Antilles françaises, ombrine mascarine à la Réunion et « red drum » aux USA

Taille :

Au maximum 155 cm et 45 kg

Historique : des pionniers à nos jours …

L'ombrine ocellée faisait l'objet d'une pêche industrielle aux USA à la fin du XVIIIème siècle, dans le golfe du Mexique. Plus récemment, le niveau de capture est passé de 2000 tonnes, dans les années 70, à 5 000 à 7 000 tonnes dans les années 80. Dans le même temps, une pêche récréative s'est développée jusqu'à représenter en moyenne 70% de la production, ce qui a provoqué des conflits d'usage entre professionnels et amateurs ainsi qu'une surexploitation des stocks naturels combattue par le biais de mesures de limitation des récoltes. Par ailleurs, un programme de repeuplement a été lancé dans l'optique de soutenir les stocks naturels impliquant des travaux scientifiques de base sur la biologie de l'espèce.

En 1985, des Martiniquais regroupés au sein d'une association de développement (ADAM), ont introduit cette espèce, dans l'île, dans l'espoir de maîtriser son élevage à brève échéance. Un partenariat avec l'Ifremer a débouché en 1993 à la maîtrise zootechnique du cycle biologique. Par la suite, l'ombrine a été introduite à Mayotte (1999) et la Réunion (2000) par les structures de transfert développement de ces deux îles (Aquamay et ARDA) où les premiers tests d'élevage se sont révélés particulièrement prometteurs ce qui a conduit à l'installation des premiers producteurs.

Modes d'élevage et cycle de production

La maturation des géniteurs est provoquée soit artificiellement en salle à environnement contrôlé sous influence d'un cycle photopériodique, soit en conditions naturelles en bac extérieur

Les poissons pondent spontanément dans les bacs et les oeufs fécondés, flottants, sont récupérés en surface

A l'éclosion, la larve ne mesure qu'1,5 à 2 mm. et doit être nourrie avec des proies vivantes de taille adaptée : rotifères Brachionus plicatilis pendant 10 jours, puis petits crustacés (Artemia salina). A une vingtaine de jours, la larve subit une métamorphose et mesure alors 1 cm, taille à laquelle elle peut être sevrée sur micro granulé. A 40 jours, le juvénile pèse environ 2 g et peut être transféré en structure de grossissement.

Celui-ci se déroule en cage flottante où les poissons sont nourris à partir d'aliments secs à base de farine de poisson farine végétale, sels minéraux et vitamines. En cage la charge d'élevage ne doit pas dépasser 30 kg par m3 et la durée du grossissement va de 5 mois pour du poisson portion à 12 mois pour des poids de 2-3 kg, voire 24 mois pour des animaux de 4 à 5 kg.

Évolution de la production

La production d'ombrine a stagné à un niveau inférieur à 50 tonnes durant les années 90 où elle restait confinée à la seule Martinique. Elle n'a commencé à augmenter que depuis le début des années 2000 avec l'émergence de cette filière dans l'océan Indien.

Actuellement, la production s'élève à 300 - 400 tonnes dans les Dom Tom français dont 60 % sont issus de Mayotte. Les prévisions prévoient un doublement de la production dans les deux années qui viennent.

Valorisation du produit

Les exploitations artisanales et de taille intermédiaire (<50 T) écoulent généralement l'ombrine en frais sur les marchés locaux. A Mayotte, l'essentiel de la production est exporté en frais vers la métropole sous forme entière pour un écoulement sur les marchés européens. C'est d'ores et déjà la principale exportation de Mayotte. En Martinique, l'ombrine est commercialisée entière, écaillée et parfois éviscérée. La transformation du produit est peu pratiquée mais devrait se développer dans les années futures surtout pour l'exportation.

L'ombrine ocellée en chiffre

12

le nombre d'exploitation produisant de l'ombrine aux Antilles et commercialisant chacune de 5 à 20 tonnes par an
Dans l'océan Indien, ce mode de production est très minoritaire et l'essentiel du tonnage est issue d'une ferme semi-industrielle dans chaque île (Réunion et Mayotte) qui assure la majorité de la production.

300 à 400

le tonnage d'ombrine produit annuellement dans les DOM-TOM

60

le pourcentage de la production que représente Mayotte dans la production totale d'ombrine ocellée

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • espèce rustique et peu sensible aux pathologies
  • croissance rapide et taille de commercialisation élevée permettant sa transformation
  • nombreux sites de qualité en mer, exploitables pour l'élevage en cages flottantes (Antilles, Mayotte)
  • marchés locaux déficitaires en produits de la mer (Antilles, Réunion)
  • filière récente manquant encore d'organisation
  • espèce peu connue sur le marché
  • frais d'acheminement conséquent pour le matériel et l'aliment
  • éloignement du marché européen engendrant des coûts d'approche élevés
  • concurrence avec les autres utilisations du littoral (tourisme, pêche, nautisme)