Daurade

Nom :

Daurade, Dorade royale

Nom scientifique :   

Sparus aurata appartient à la famille des sparidés bien représentée sur nos côtes (sar, denté, pagre, pageau, oblade, saupe, bogue …)

Taille :

Au maximum 70 cm pour un poids de l'ordre de 5 kg

Historique : des pionniers à nos jours …

La daurade est, comme le bar et le turbot, une espèce dont l'aquaculture intensive a fait l'objet de recherches dès les années 70. L'élevage des larves de daurade est plus complexe que celui du bar en raison de la petite taille des larves à l'éclosion, qui implique l'utilisation de rotifères du genre Brachionus comme première proie vivante, avant les crustacés du genre Artemia (utilisés  au stade  larvaire nauplius) .

Les principaux problèmes résolus à ce jour concernent :

  • la mise au point d'aliment « d'enrichissement » des proies vivantes destinées aux larves permettant l'augmentation de la quantité d'acides gras poly-insaturés, d'acides aminés libres, de vitamines
  • l'adoption de nettoyeurs de surface, ou « écrémeurs », qui éliminent le film gras se formant dans les bacs d'élevage, ce qui permet aux larves de venir gonfler leur vessie natatoire en surface et d'avoir ensuite un développement normal
  • la mise au point de micro-granulés permettant d'alimenter les larves de plus en plus précocement

Il existe une méthode d'élevage des larves en « eau claire » et une méthode en « eau verte », cette dernière incluant l'ajout d'algues unicellulaires pendant la période d'alimentation sur rotifères. Pour des raisons liées à la régularité et à la qualité des productions, la technique « eau verte », bien que plus complexe, est la plus utilisée actuellement dans les écloseries commerciales.

Modes d'élevage et cycle de production

La daurade est une espèce « hermaphrodite successive protandre », ce qui veut dire, plus simplement, qu'une même daurade est d'abord mâle, puis femelle. Les pontes naturelles sont facilement obtenues en captivité. Une femelle peut pondre 1 million d'œufs par kg chaque année en plusieurs pontes successives. Les oeufs d'environ 0,9 mm de diamètre donnent naissance à des larves minuscules (moins de 3 mm) dont le poids n'excède pas quelques dixièmes de milligrammes.

Comme pour le bar, on peut obtenir, chez la daurade, des pontes toute l'année en modifiant la température d'élevage et la durée du « jour ».

Le schéma alimentaire des larves de daurade est le plus fréquemment utilisé pour les poissons marins. Après une période d'alimentation par des rotifères (0.15 à 0.25 mm), période la plus critique de l'élevage, les larves sont nourries de larves de petits crustacés ( Artemia au stade nauplius de 0,4 à 0,5 mm) puis « sevrées », c'est à dire nourries de micro-granulés, lorsque leur poids est de l'ordre de 20 à 50 mg, soit après un peu plus d'un mois d'élevage à 20°C.

Il faut un an et demi à deux ans, selon les conditions climatiques, pour produire des poissons de taille « portion » (300-500 g).

Évolution de la production

Comme pour le bar, le tonnage de daurade produit en aquaculture a augmenté de 30 % par an entre 1992 et 2002.
La daurade est la première espèce marine d'aquaculture en Méditerranée et sa production en élevage a dépassé celle de la pêche en 1993. La France est le quatrième producteur de juvéniles de daurades qui sont, en majorité, exportés vers les principaux pays producteurs (Grèce, Turquie, Italie, Espagne).

Source FAO 2008 données 2006  

Valorisation du produit

La commercialisation des daurades se fait sous forme de poissons entiers, la plupart du temps à la taille portion (300g-500g) , mais, en France particulièrement, les producteurs fournissent également des poissons de taille plus importante (800g-1000g) dont le prix de vente au kg est plus élevé.

La daurade en quelques chiffres

100 000

la production en tonnes en Méditerranée

1 100
à 1 600

la production française en tonnes

20

le nombre de fermes de grossissement de daurades sur le littoral français.
Ces entreprises ont été durement touchées par la crise de 2001-2002 due à des importations massives de poissons de petite taille provenant de Grèce et de Turquie. Cependant grâce à une démarche « qualité » et une production de poissons de taille importante, elles ont pu se protéger des importations à bas prix.

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • espèce de haute renommée gastronomique sur toute son aire de répartition
  • reproduction naturelle facile en captivité
  • prégrossissement et grossissement rapides
  • espèce robuste, aux réactions franches en élevage, peu sensible aux manipulations
  • dans les étangs, mise à profit de la production naturelle en raison de son régime alimentaire varié
  • nombre de sites de production limité sur le littoral français en concurrence directe avec le tourisme
  • marché européen concurrentiel
  • taille des poissons d'élevage peu propice à la transformation (filets, plats préparés)
  • élevage larvaire délicat
  • forte susceptibilité des alevins aux malformations (surtout opercules et mâchoires)
  • sensibilité à la pasteurellose non transmissible à l'homme