Bar

Nom :

Bar (Atlantique) ou loup (Méditerrannée)

Nom scientifique :   

Dicentrarchus labrax, de la famille des Moronidés

Taille :

Le bar commun peut atteindre, au maximum, 100 cm pour un poids de 10 Kg à 12 Kg

Historique : des pionniers à nos jours …

Le bar fait partie des quelques espèces « pionnières » de l'aquaculture marine dont les essais d'élevage larvaire ont débuté en France dans les années 70. La technique d'élevage utilisée à l'heure actuelle a été mise au point dans ses grandes lignes pendant les années 80. De façon très synthétique les étapes ont été les suivantes :

  • obtention des premières pontes en captivité et identification des problèmes spécifiques en élevage larvaire et à la transition alimentaire des proies vivantes aux granulés (sevrage)
  • suppression des rotifères ( Brachionus plicatilis) de l'alimentation des larves et passage à une première alimentation exclusive sur petits crustacés (Artemia au stade nauplius)
  • résolution du problème de la « non inflation » de la vessie natatoire
  • mise au point des aliments de sevrage et de grossissement adaptés à l'espèce
  • mise au point d'un aliment composé utilisable pour les larves en remplacement total des artémies
  • maîtrise de la reproduction artificielle permettant les croisements contrôlés
  • amélioration génétique de l'espèce et maîtrise du déterminisme du sexe

Modes d'élevage et cycle de production

L'élevage du bar est sans doute celui qui est le plus maîtrisé actuellement pour les espèces marines. Le bar est une espèce « gonochorique » ou les individus sont mâles ou femelles.

Les femelles, qui ont une meilleure croissance que les mâles, atteignent leur maturité sexuelle à trois ans et peuvent pondre spontanément en captivité. En modifiant la température d'élevage et la durée du jour on peut obtenir chez cette espèce des pontes décalées toute l'année.

Chaque ponte est constituée de centaines de milliers d'œufs d'un diamètre de 1,2 mm

Les larves à l'éclosion sont aveugles et leur bouche n'est pas encore ouverte

Pour assurer un développement normal des larves, le début de l'élevage se fait dans l'obscurité totale sans alimentation. La lumière n'est utilisée que vers 10 jours, lorsque les vessies natatoires des larves se gonflent d'air.

La larve de bar étant d'une taille suffisante, l'alimentation peut se faire directement sur Nauplius d' Artemia ou, depuis peu, sur des micro-granulés spécialement mis au point pour cette espèce.

Le grossissement se fait en bassins à terre (Nord Pas de Calais, Languedoc) ou en cages flottantes (région PACA). La taille "portion" est atteinte après deux ans d'élevage à température ambiante en Méditerranée mais la croissance peut être accélérée en réchauffant l'eau des bassins d'élevage.

Évolution de la production

 
La production de bar d'élevage a eu un développement très rapide et très récent en Europe. En 1980 aucune production n'existait alors que le cap des 50 000 tonnes a été franchi dès 2000. Le rôle de la France, qui a mis au point les techniques, est modeste dans la production de poissons de taille commerciale, mais les alevins d'écloserie français sont exportés partout en Europe.

Source FAO 2008 données 2006 

Valorisation du produit

Le bar est mis sur le marché sous forme de poisson frais entier. La très grande majorité de la production se faisant en taille « portion » de 300 à 500 g.

La transformation sous forme de filets n'est pas possible (les « filets de loup » vendus congelés sont pratiquement toujours faits avec Anarhichas lupus une espèce de famille différente pêchée en mer du Nord, de moindre valeur commerciale).

Le bar en quelques chiffres

8 000

la consommation de bar en tonnes par an pour les Français. Cette consommation a doublé entre 1995 et 2000

55

le pourcentage de bar d'élevage consommé par rapport à la consommation total des bars en France, le reste venant de la pêche

50 000

Le tonnage de bar produit en Méditerranée en 2000
Le prix des poissons d'aquaculture a chuté ces dernières années (2001-2002) principalement à cause des surproductions grecques et turques.

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • espèce jouissant d'une très bonne réputation partout en Europe
  • zootechnie maîtrisée de la reproduction artificielle au grossissement
  • première espèce marine dont l'intégralité du cycle peut être réalisée sans proies vivantes
  • programmes de génétique en cours de réalisation afin de domestiquer et de sélectionner cette espèce
  • nombre de sites de production limité sur le littoral français en concurrence directe avec le tourisme
  • marché européen très concurrentiel
  • taille des poissons d'élevage trop faible pour la transformation en filets ou plats préparés
  • espèce à croissance lente et rendement de filetage faible (40%)
  • maladies : nodavirus, vibriose, pasteurellose - non transmissibles à l'homme