Moule

Nom :

Moules

Nom scientifique :

Mytilus edulis,
Mytilus galloprovincialis,
Hybrides M. edulis / M. galloprovincialis

Taille :

M. edulis peut atteindre 10 cm et M. galloprovincialis 15 cm.
La taille marchande est de 4 cm

Carte de repartition des moules en EuropeLa moule commune ou européenne (M.edulis) se trouve sur les côtes Manche et Atlantique (zone orange).

La moule méditerranéenne (M.-galloprovincialis) peut se retrouver jusqu'en Bretagne Nord (Baie de St Brieuc) (zone bleue).

Les deux espèces peuvent s'hybrider.

Historique : des pionniers à nos jours …

La légende attribue le premier élevage de moule à un naufragé Irlandais Patrice Walton, réfugié dans la baie de l'Aiguillon. Cherchant à attraper des oiseaux, il posa des filets tendus sur des perches. Des moules se fixèrent et se développèrent. La technique du bouchot était née. Cantonnée très longtemps à cette région, la mytiliculture se développe au sud, dans les canaux de Sète, puis dans les lagunes au cours du XIXème siècle, ainsi qu'en Bretagne et en Normandie.

Modes d'élevage et cycle de production :

Les juvéniles sont exclusivement récoltés dans le milieu naturel, par captage le plus souvent sur cordes de coco (photo ci-contre), sur la côte atlantique et en Méditerranée.

Le naissain (environ 1 cm) est expédié dans les différents bassins de production. Maintenu dans un filet il est fixé sur différents supports cordes (filières) et pieux en bois (bouchots) (photo ci-contre). L ‘élevage jusqu'à la commercialisation prend quelques mois (9 à 15 mois) en fonction du bassin de production, du mode d'élevage et de l'espèce.

Les techniques d'élevage sont variées :

Sur le sol

  • à plat, sur estran ou en eau profonde - méthode peu fréquente en France (à partir de petites moules de pêche ou d'importation), mais très pratiquée aux Pays-Bas et en Allemagne
  • sur bouchots en Normandie, Bretagne et Poitou-Charentes

En pleine eau, sur cordes

  • sous des tables dans les lagunes de Méditerranée
  • sur filières adaptées aux conditions des zones de production.
    • filière de surface en Bretagne
    • filière sub-flottante en Poitou-Charentes
    • filière de sub-surface en Méditerranée

L'évolution technologique de la mytiliculture est marquée par l'utilisation de l'hydraulique (mise en place des pieux, récolte …) et l'utilisation d'engins spécifiques (barges mytilicoles pour les filières et bateaux amphibies pour les bouchots). Le «dégrappage» mécanique permet de dissocier les moules les unes des autres. Le «débyssussage» permet de mettre des moules prêtes à la consommation sur le marché.

Répartition régionale de la production de moules en France

Les deux grandes régions productrices sont la Bretagne et la Basse-Normandie (chiffres 2001 - source Agreste) - Pour le marché extérieur, des importations se font également à partir du Chili et de la Nouvelle Zélande (Ofimer/douanes françaises).

Valorisation du produit

Une démarche qualité est effectuée par les mytiliculteurs; une définit la moule de bouchot, ainsi que la moule du Mont-Saint-Michel.

La moule en chiffres

Pour des statistiques plus récentes, voir les estimations données par le site du CNC 

73 000

le tonnage de moules commercialisée en France en 2001

1 530

le nombre de kilomètres de bouchots auxquels s'ajoutent environ 110 kilomètres de filières en mer. Cela représente 4 200 équivalent-hectares concédés en 2001 pour la culture des moules.

1 400

le nombre des entreprises élevant les moule en France

7

le pourcentage de production vendu directement aux consommateurs

50

le pourcentage de production vendu aux grossistes

~ 25

le pourcentage de production vendu aux grandes et moyennes surfaces

53 000

le tonnage de moules importées en 2003

Ces importations proviennent des autres pays producteurs européens : Pays-Bas, Italie, Espagne (source FAO)

4 400

le tonnage de moules françaises exportées en 2003
Le marché français est donc fortement déficitaire.

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • placement de la France au 3ème rang de l'Europe, derrière l'Espagne (250 000 t), les Pays-Bas (100 000 t) et l'Italie (50 000 t) grâce à sa production de moules
  • existence d'une démarche collective forte permettant une extension de cette aquaculture car la demande du marché est importante
  • performance des réseaux de surveillance de la qualité des eaux qui assurent la qualité sanitaire du produit mis en marché
  • concurrence européenne forte
  • production dépendant étroitement des conditions météorologiques et environnementales non contrôlées
  • recrutement en juvéniles issus du milieu naturel
  • crises sur les lagunes et existence d'une forte prédation sur les filières méditerranéenne
  • difficulté de l'extension de l'emprise sur le (Domaine Public Maritime) - les parcs d'élevage étant situés sur le DPM, les mytiliculteurs ne sont pas propriétaires mais seulement concessionnaires de leurs parcs, ce qui peut générer un certain nombre de difficultés à la fois dans la gestion du DPM dans les transferts et extensions des zones d'élevage, face aux autres usagers (pêche, plaisance, résidents, tourisme…) et dans la transmission des entreprises lors de la cessation d'activité.
  • accompagnement de la recherche modéré
  • présence d'algues toxiques ( Dynophysis…) limitant les zones exploitables sur filières en Bretagne