Huître perlière

Nom :

Huître perlière à lèvre noire ou nacre

Nom scientifique :

Pinctada margaritifera ( variété c umingii )

Taille :

Elle atteint la taille de 12 à 15 cm en 3 ans d'élevage

Historique : des pionniers à nos jours …

Elle est présente dans toute la zone indopacifique. L'huître perlière a d'abord été pêchée pendant près de deux siècles pour la nacre de sa coquille (ci-dessous). Des perles fines y étaient alors très occasionnellement trouvées.

NacreDevant l'appauvrissement des populations sauvages, des essais de collecte de naissain ont été tentés dès le début du 20ème siècle, mais développés seulement vers la fin des années 50. Un regain d'intérêt pour la perle apparaît, dans les années 60, les premières greffes sont réalisées par le Service de la Pêche et la première récolte de perles greffées a lieu en 1965.

L'élevage de cette huître pour la production de perles et l'ouverture d'un marché pour la perle de culture de Polynésie sont ensuite le résultat d'initiatives privées menées dans les années 70. La première récolte significative a lieu en 1978 (30 000 perles) et le développement de l'activité se réalise après 1985.

Modes d'élevage et cycle de production

La production de naissain en écloserie n'est pas encore entièrement maîtrisée.

Les juvéniles (naissain) nécessaires à la culture sont collectés dans le milieu naturel par captage sur supports artificiels. Après 12 à 24 mois sans intervention, les nacres ont atteint 5 à 10 cm et sont alors élevées en chapelets accrochés entre 6 et 10 m de profondeur sur des filières de sub-surface (photo ci-contre). Ces lignes de 200 m, espacées de 10 m, portent de 4 000 à 10 000 individus (schéma ci-dessous).

Après 3 à 12 mois les huîtres mesurent environ 10 cm pour un poids de 120 g et sont prêtes pour la greffe (photo ci-contre).

Après la greffe, les nacres sont remises en élevage sur filières pour la durée nécessaire à la croissance de la perle, de l'ordre de 18 mois. La réglementation limite alors la densité à 2 400 nacres par filière de 200 m.

Seule 25 à 30% des nacres forment une perle commercialisable (rejet, mortalité, qualité de la formation).

Évolution de la production

 

En 2001 la Polynésie a été le second exportateur mondial de perles de culture brutes (21,5 % de l'offre).

Les perles noires de Polynésie ont trouvé acheteur principalement à Hong Kong (42,8 % en valeur) et au Japon (40,8 %). Viennent ensuite les USA (6,9 %) et la France (3,2 %)

Valorisation du produit

Les perles voient leur qualité contrôlée par les Services Territoriaux (épaisseur minimale de 0,8 mm de nacre autour du nucléus, rondeur et défauts). Les professions de producteur et de négociant sont également en cours de normalisation.

La perliculture en chiffre

1 100

le nombre de fermes
Ce sont à la fois quelques très grosses entreprises qui réalisent plus de 75 % de la production et une multitude de petites exploitations de type familial.

36

le nombre d'atolls où est pratiquée la perliculture

5 000

le nombre de polynésiens vivant de la perliculture

2

la production de perles en kg. il y a 30 ans

11,3

la production de perles en tonnes en 2 000

20

le chiffre d'affaire en milliards de Francs CFP (167,6 millions d'euros) de la perliculture

43

le pourcentage de baisse, ces trois dernières années, de la valeur du gramme de perle à l'exportation

Des efforts importants d'organisation sont actuellement entrepris par le Territoire pour assainir le marché et revaloriser la perle.

Points forts / points faibles

Points forts

Points faibles

  • possibilité de collectage abondant dans plusieurs îles, où les stocks naturels profonds assurent l'essentiel de la reproduction
  • techniques d'élevage simples à mettre en œuvre
  • bonne adaptation de la nacre au milieu lagonaire pauvre en phytoplancton
  • produit final à forte valeur ajoutée
  • absence de pathologie pour le moment
  • actuellement, pas de risque de surcharge trophique des lagons
  • besoin en juvéniles assuré uniquement à partir du milieu naturel de quelques atolls
  • prédation importante par les poissons
  • prolifération d'espèces invasives (biosalissures)
  • fragilité des lagons face à l'activité humaine
  • travail sur filières réalisé dans la plupart des fermes en plongée autonome
  • marché dépendant à 80 % de deux pays acheteurs
  • contrôle insuffisant de la qualité des perles